Je m’appelle Rolan GREYHOOD. Je suis un demi-elfe sorcier érudit venant d’un monde appelé Golarion. J’ai commencé cette aventure avec un groupe composé d’une prêtresse humaine de GOGON appelée Hélène, d’un paladin drakéide appelé Chairadragon, d’un autre paladin tieffelin appelé Jumbé, d’une « mage-serrurière ? » elfe appelée Morwen, d’une éclaireuse elfe des bois appelée Vall'Keyria et, sans oublier, Guis, mon pseudo-dragon familier.
J’ai décidé de prendre des notes sur nos aventures en ces terres mystérieuses et dangereuses. Au cas où ces notes seraient trouvées sur mon cadavre, l’histoire de notre aventure ne serait pas perdue.
Sur le monde de Golarion, les paladins de Iomédaé ont réuni un groupe hétéroclite d’aventuriers volontaires (suicidaires ?) dont je fais partie.
Le fait de découvrir des endroits inconnus est une de mes passions, et comme j’ai énormément de mal à dire non à ma curiosité naturelle.
Mais je devrais commencer ce récit par le début, du moins tel que je le connais. Des paladins de Iomédaé ont enquêté sur un village dévasté et ont appris qu’un nécromancien aurait transformé la plupart des villageois en morts-vivants. Puis il serait parti avec ses nouveaux suivants par un portail. Les rares témoignages recueillis parleraient des derniers mots prononcés par le nécromancien avant qu’il ne passe le portail. Le nécromancien avait les oreilles pointues et aurait dit : « À nous deux, Strahd ».
Le plus gros problème des paladins est que, depuis que le nécromancien a traversé son portail avec ses morts-vivants, le portail en question est toujours actif et on ne sait pas ce qu’il y a derrière.
Nous avons traversé.
Nous sommes arrivés après une courte promenade du portail disparu (ou invisible de notre côté) et après avoir suivi le chemin, à un village qui se faisait appeler Barovie. Et comme l’endroit était entouré de loups et de nuées de chauves-souris, j’ai préféré garder Guis près de moi, et encore plus quand j’ai vu le familier de Morwen se transformer en familier squelette. Nous apprîmes plus tard que ce lieu et toute la région étaient contrôlés par un puissant seigneur vampire.
Le fils du bourgmestre vint nous voir dans l’espoir que nous pourrions l’aider à protéger sa sœur, qui était la cible du seigneur vampire. Nous passâmes la nuit dans sa maison. Après une tentative du seigneur vampire d’obtenir sa cible, nous affrontâmes certains de ses serviteurs. Le combat fut difficile, mais nous pûmes observer la pâle lumière d’une nouvelle journée. C’est quand même un monde étrange, des nuits très obscures et des jours à la pâle lumière, presque crépusculaire.
Donc, le lendemain matin, comme le vieux bourgmestre était mort « naturellement », le frère et la sœur nous demandaient de bien vouloir les escorter vers la ville la plus proche où le seigneur vampire aurait plus de mal à l’attraper.Mais avant ça, il fallait s’occuper des obsèques du bourgmestre. On est allé voir le prêtre du village et on a découvert quelque chose de bizarre sous le plancher.
Il s’agissait du fils du prêtre, transformé en vampire novice. Évidemment, les paladins s’en sont mêlés et ils ont ouvert l’entrée du sous-sol sans prendre assez de précautions. Le paladin sangdragon s’est fait surprendre et s’est fait mordre. Après une scène chaotique, le vampire novice a été détruit. Mais Chairadragon s’est fait mordre par un vampire, il a beau dire que c’est rien, il va falloir le surveiller de près. On a confié au prêtre local l’enterrement du bourgmestre.
Bon, on a aussi d’autres choses à faire, il faut partir pour Valaki avec le frère et la sœur. Car le voyage dure deux jours et le seigneur vampire ne va pas lâcher l’affaire. Évidemment, pas moyen de trouver une carte dans « ce trou paumé » (pardon, frustration de cartographe). Bon, on a au moins une direction et une route à suivre.
Finalement, on est parti. Le voyage commence bien, pas de mauvaise rencontre, mais un mauvais départ. En effet, Chairadragon commence à être bizarre et on fait quelques petits tests qui prouvent qu’il commence à virer vampire. L’autre paladin et l’éclaireur elfe voulaient le détruire tout de suite, alors que les autres (y compris moi) voulions attendre encore un peu. Personnellement, je voulais voir si la transformation du sangdragon allait aller à son terme puisque qu’on avait détruit le vampire qui l’avait mordu. Sous la pression du paladin tiefflin et de l’archer elfe, le sangdragon prend la fuite et l’archer elfe tente de lui tirer dessus. Mais la prêtresse l’en empêche, marrant son rayon de ivre. Mais le soir arrive vite et on commence à s’inquiéter pour l’endroit où on va passer la nuit. Mais comme par hasard, un coup de chance se passe. Nous voyons de la lumière provenant d’une clairière pas loin. Plus on s’approche et plus on entend de la musique. Il semble que ce soit un campement des « Vistanis », un genre de « gens du voyage ». De plus, ils nous accueillent chaleureusement quand on se présente poliment. Il semble que la première impression que j’ai eue en croisant certains de leurs représentants à la taverne du village soit « incomplète ». Du coup, on passe une bonne soirée. On retrouve même un membre de la première équipe, une prêtresse qui apparemment a été séparée du premier groupe et qui demande à intégrer le nôtre. De plus, on a été demandé par ce qui semble être une sorte de « matriarche ». On apprend en arrivant dans sa tente que c’est aussi une puissante voyante, vu qu’elle a donné des infos personnelles sur les différents membres du groupe. Apparemment, elle nous attendait pour nous donner des prédictions sur notre avenir. Cela tombe bien, cela prouve qu’on a un avenir sur ce monde, du moins je l’espère. Car un peu plus tard, j’ai eu de sérieux doutes.
Pourquoi les prédictions doivent être des énigmes, sérieusement, qu’est-ce qu’on gagnerait comme temps si elles étaient plus claires ? La « matriarche » nous dit aussi d’éviter absolument d’entrer dans le moulin qui est sur notre chemin. Finalement, je suis soulagé d’apprendre qu’ils nous prêtent une de leurs roulottes, qu’ils considèrent comme une maison. Cette appellation nous rendra service plus tard. Nous acceptons leur proposition et nous nous installons dans la roulotte mise à notre disposition. Puis nous mettons des tours de garde en place. Évidemment, il a fallu que ça arrive pendant mon tour de garde. La nuit avait bien commencé, j’avais pu dormir un peu. Mais peu après que mon tour de garde ait commencé, j’entends frapper à la porte d’entrée. Par réflexe, je dis : « - À qui ai-je l’honneur ? » Une voix me répond : « Pardon, je me présente. Je suis le baron Strahd Von Zarovitch. » Là, j’ai eu un blanc, pendant que mon cerveau associait ce nom au seigneur vampire de la région. La conversation qui a suivi a été à la fois flippante et intéressante. Il voulait son dû et je ne voulais pas ouvrir. Il m’a même « tenté » avec des connaissances anciennes. Au final, il m’a invité, avec sa proie, à venir au château de Ravenloft. J’ai essayé d’être diplomate sur ce coup-là, je lui ai répondu que « cela méritait réflexion ». Du coup, il m’a annoncé qu’il laissait une lettre d’invitation à l’entrée de la roulotte et qu’il enverrait un carrosse attendre sur la route dans la matinée. Ensuite, il a dit qu’il allait voir la matriarche et il est parti. Et j’ai commencé à respirer normalement. Puis j’ai fini mon tour de garde et j’ai tout raconté aux autres. Bien entendu, je n’ai jamais eu l’intention de monter dans ce carrosse, mais j’ai gardé l’invitation au cas où cela pourrait servir.
Départ du campement des « Vistanis » avec appréhension, en effet, par la route il reste encore une journée et demie de voyage. Et la nuit prochaine, j’en suis sûr, on aura la visite du seigneur vampire et on va se faire tuer. Surtout si on ne trouve pas un abri pour la nuit. Il semble pour l’instant que le moulin qu’il faut absolument éviter soit la seule habitation sur le trajet. Du coup, on s’est mis d’accord. On va jusqu’au moulin et on avise. Et c’est ce qu’on a fait, ce n’est pas le vieux fou en pagne et ses 2 ou 3 buissons mobiles qui nous en ont empêchés. Paraît que c’est un druide du coin et qu’ils sont tous cinglés, encore un effet pervers de ce mystérieux plan. À noter, on a quand même fait une rencontre étrange, un mort-vivant solitaire qui se dirigeait dans la direction du château Ravenloft. On a pu communiquer un peu avec lui (avec prudence quand même) vu qu’il n’était pas agressif avec nous. Il nous a demandé si on était des ennemis du seigneur vampire et comme on a répondu oui, il nous a conseillé d’aller voir certaines ruines. Finalement, on arrive devant le moulin (qu’il faut absolument éviter) qui semble abandonné et le soir arrive. Morwen propose d’utiliser son familier pour aller espionner par les fenêtres et j’ai rien contre. Donc son familier vole jusqu’aux fenêtres en question et juste après, Morwen nous dit pourquoi il faut éviter d’entrer dans ce moulin. Il semble que ce moulin soit habité par plusieurs guenaudes. Vu la puissance de ces créatures et leur nombre, il semble que ce soit une menace mortelle. Il semble aussi, après réflexion, que ce soient des guenaudes noires, les plus dangereuses.
Alors on a commencé à débattre. Personnellement, choisir d'« entrer essayer de gérer les guenaudes noires », presque suicidaire, et « continuer sur la route et forcément croiser le seigneur vampire », totalement suicidaire, j’étais pour la première solution. C’est là que Morwen a eu une idée, passer par la forêt et tenter le tout pour le tout. J’étais contre, car je pensais que cela ferait comme pour continuer sur la route. Mais le temps qui a passé avec nos discussions, nous avons pu apercevoir au loin un groupe d’individus qui se déplaçait dans notre direction. Le soleil crépusculaire de ce monde n’était pas encore tout à fait « couché ». Et avec ce groupe qui se rapprochait, on commençait à apercevoir des silhouettes non humaines. Morwen a demandé un vote pour choisir la direction et la majorité a choisi la forêt. J’ai suivi le groupe. Ce fut une course mouvementée, les bruits derrière nous indiquaient clairement que nous étions poursuivis. Mais on a pu prendre de la distance au niveau de la falaise. En effet, en haut de cette falaise, que chacun a descendu à sa manière, corde, saut, sortilège, etc., perso, j’ai tenté avec la corde et ça a marché. Puis, un peu plus tard, on est arrivé en vue de la cité, Morwen a eu du nez sur ce coup-là. Elle a trouvé un raccourci qui nous a permis d’arriver à Valaki avant que la nuit ne soit totalement tombée. Les gardes en poste derrière la grille d’entrée de la cité ont été un peu récalcitrants à nous laisser entrer. Mais dès qu’on a prononcé le nom du bourgmestre de Valaki, la grille s’est ouverte et on s’est dépêché d’entrer. Le temps de trouver une auberge et on a enfin pu souffler un peu. On ira voir le bourgmestre demain.
Le lendemain matin, après avoir entièrement récupéré de la fatigue, du stress et d’autres petits « bobos » dus au voyage, on a pris un solide petit déjeuner. Puis, on est partis voir le bourgmestre avec le frère et la sœur. Sur le chemin, on croise ce qui semble être des préparatifs pour un festival et il semble que ce soit monnaie courante par ici. On arrive finalement à destination devant la plus grosse maison de la ville. On est reçu par le bourgmestre, son épouse et ce qui semble être son « lieutenant ». Après les explications de la sœur et du frère, le bourgmestre accepte de les aider, ce qui met fin à cette mission. Du moins jusqu’à ce que l’on croise le regard du « lieutenant » sur la sœur, un regard que je n’ai pas du tout apprécié. Mais après que la sœur ait raconté notre périple, le bourgmestre semble s’intéresser à nous. Pendant que la sœur et le frère retournent à l’auberge, le bourgmestre nous propose une petite mission. Il semblerait que deux de ses serviteurs aient disparu dans la maison du bourgmestre et il souhaiterait que l’on enquête là-dessus avec la plus grande discrétion. On accepte et on se met au travail. Comme le bourgmestre avait affirmé ne rien avoir de magique dans sa maison et que l’on trouve des traces de magie, on a rapidement trouvé plusieurs pistes. Celle du grenier protégé par un sceau magique a été la bonne. Une fois que Morwen a ouvert avec difficulté la porte du grenier et que j’ai pu regarder rapidement avec ma détection magique.
On a localisé un individu qui se cachait avec l’invisibilité dans le grenier et le paladin l’a facilement appréhendé. Il s’est avéré que l’individu en question était le fils du bourgmestre et qu’il se livrait à des expériences magiques en autodidacte. Il nous a avoué qu’il était responsable des deux disparitions en étudiant un cercle de téléportation défectueux. Bien qu’immoral, c’était quand même impressionnant pour un mage autodidacte. On a tout rapporté à son père qui nous a récompensé pour notre travail, à chacun ses histoires de famille. J’ai profité de la bonne impression qu’on avait sur le bourgmestre pour lui demander de pouvoir utiliser sa bibliothèque privée. Il semble que cela soit la meilleure source de connaissance du coin disponible. Cela m’a pris quelques heures, mais j’ai pu réunir quelques informations, dont une carte sommaire de la région(*). Mais je suis content, je pourrais travailler sur cette carte quand j’aurais plus d’informations. Pendant ce temps, les autres sont repartis en ville. Quand je suis sorti de la maison du bourgmestre, il faisait encore jour. Alors j’ai décidé de faire un tour pour explorer cette ville et voir si je trouverais quelque chose d’intéressant. Ce qui a été le cas, j’ai trouvé un magasin où j’ai pu avoir un étui à cartes. Après, je suis rentré à l’auberge retrouver les autres.
Une fois tous réunis à l’auberge, l’aubergiste nous a proposé une petite mission. En effet, sa dernière livraison de vin ne s’est pas faite et il souhaiterait que l’on s’occupe d’aller chercher sa commande à la cité voisine, sinon il va manquer de stock. C’est quand il a donné des détails sur le trajet que certains de ces détails ont attiré grandement notre attention. En effet, il a mentionné, entre autres, une tour de mage au bord d’un lac et certaines ruines, informations mentionnées dans l’une des prophéties données par la voyante. On a tout de suite demandé à l’aubergiste de marquer les informations qu’il nous a données sur la nouvelle carte que j’avais commencée et on a accepté cette mission.
Tôt le matin, nous prenons la route vers notre destination, le domaine du père de l’aubergiste. Nous voulons aussi étudier certains lieux en rapport avec les prophéties et nous décidons de commencer par la tour du mage. Par rapport à la carte que j’ai commencée et les informations de l’aubergiste, il s’avère qu’il y a une possibilité de raccourci de la route principale à la tour en question en traversant une partie de la forêt. Je ne suis pas très emballé à cette idée, mais je suis le groupe. Évidemment, une fois engagés, nous sommes attaqués par différentes espèces de loups. J’ai quand même eu le bon réflexe de demander à Jimbé de m’aider à grimper à un arbre pour que je puisse aider le groupe de ma position. Ce que je fais en attaquant les différents loups qui nous attaquent. Par contre, les autres membres du groupe prennent cher, car ils se font un peu déborder par le nombre, mais on arrive à finir le combat en un seul morceau. On prend le temps de se reposer un peu et on arrive à la fameuse tour.
Apparemment, il y a une espèce de chariot bizarre devant la tour. Il a une apparence « gothique », pas de monture, un gros cadenas sur la porte arrière et sur cette même porte un panneau indiquant de « ne pas ouvrir ». Quand je fais une détection magique, je vois que le chariot est entièrement recouvert de magie de conjuration. Puis, je me tourne vers la tour du mage et je vois de la magie de conjuration et d'évocation sur la grande porte métallique de la tour. Pendant que j’explore les alentours de la tour, Morwen examine le chariot et il dit que la porte derrière le chariot est piégée. Pendant que Morwen continue d’examiner le chariot, je fais le tour de la tour, suivi de l’archère, pour voir si je trouve quelque chose. Il y a effectivement une fissure sur le côté de la tour assez grande pour entrer et un échafaudage, apparemment des travaux avaient commencé et n’ont pas été terminés il y a très, très longtemps. En effet, l’échafaudage en question est assez vétuste pour s’écrouler à la moindre pression et la tour a connu des jours meilleurs. J’envoie même Guis pour examiner la fissure et l’intérieur de la tour, mais je ne le laisse pas entrer.
L’intérieur semble en plus mauvais état que l’extérieur. Les murs et le plancher sont en décrépitude, seule la partie du plafond donnant sur le troisième et dernier étage de la tour semble en meilleur état. Il paraît que ce dernier étage est la partie la mieux conservée de la tour. Au bout d’un moment, on entend et on voit un petit feu d’artifice dans le ciel, du côté où on a laissé nos camarades. Une fois revenus, on réalise que c’est Morwen qui est à l’origine de ce petit feu d’artifice. Il voulait attirer notre attention, car il avait trouvé des objets dans le chariot. Il a réussi à entrer dans le chariot sans séquelle (plutôt bien joué, il faut l’admettre). Les objets qu’il a sortis sont assez variés, mais aucun d’eux ne semble magique. Ensuite, on se tourne vers la porte magique de la tour. Il y a un disque gravé fixé sur cette porte, qui ne possède ni poignée ni serrure. Ce disque gravé représente différentes silhouettes et traits, le tout surmonté d’un mot que mes capacités traduisent automatiquement.
Ce mot semble signifier « animation » ou « danse » selon l’utilisation, et les gravures sur le disque de métal prennent tout leur sens. Morwen l’a aussi deviné : le disque est une serrure, et les gravures en sont la clé. Morwen a reproduit les gestes des gravures en suivant les traits, et la porte s’est ouverte. Mais au moment où nous allions entrer, la voix de la prêtresse s’est fait entendre. Elle nous a dit que le repas était prêt et qu’il était important de le déguster rapidement. J’avoue qu’à l’instant où l’odeur du repas est arrivée jusqu’à moi, mon estomac a gargouillé. Le groupe a choisi de se sustenter. De plus, le prêtre nous a annoncé que son repas nous donnerait un bonus magique pendant un certain temps. Nous étions tout content, mais cela n’a pas duré. En effet, pendant que nous prenions le temps de nous restaurer, la porte de la tour s’est refermée. Il fallait que quelqu’un reproduise les gestes des gravures pour ouvrir à nouveau cette porte. Comme Morwen ne voulait pas recommencer, c’est le paladin qui s’y est collé. Malheureusement, il s’est trompé, et un jeune dragon bleu est apparu sur le toit de la tour. Pendant que le groupe était interloqué, j’ai remarqué magiquement qu’il y avait un lien entre le dragon et la porte. Quand j’en ai fait part au groupe, Morwen s’est littéralement jeté devant la porte de la tour et a reproduit la gestuelle gravée. Le jeune dragon bleu a disparu, et nous avons tous été soulagés. Après une ou deux minutes pour reprendre nos esprits, nous avons commencé à explorer la tour.
Première chose particulière, le curieux dispositif au centre de la tour. C’est apparemment un système de plateforme liée à des chaînes qui montent jusqu’en haut de la tour, et il y a quatre statues d’argile qui tiennent les chaînes. Une fois monté sur la plateforme, quelqu’un dit « troisième étage », et les statues tirent sur les chaînes. La plateforme monte jusqu’au troisième étage, qui est le seul étage viable de cette tour.
Au troisième étage, cela ressemble à une chambre en très bon état. Le seul problème, c’est qu’il y a une armure dans un coin de la pièce qui commence à s’animer en attrapant une grosse épée à deux mains posée à côté et en se dirigeant vers nous. À ce moment-là, j’ai hésité sur la marche à suivre. Je pensais que cela pouvait être le « serviteur » de la prophétie.
Au même moment, j’entends une voix qui dit « rez-de-chaussée », et la plateforme descend avant que l’armure ne soit sur nous. C’est au rez-de-chaussée que je remarque qu’il manque quelqu’un.
On entend alors Morwen qui nous crie depuis le troisième étage. Il nous demande de nous écarter de la plateforme, car il va essayer de faire chuter l’armure animée. On obéit, et on voit l’armure se fracasser sur la plateforme. La plateforme prend cher et, malgré des traces d’impacts, l’armure animée se relève. En réfléchissant à la suite, il me vient une intuition. Je prononce le mot gravé sur la porte, et l’armure s’arrête. Je pousse un gros soupir. L’armure animée semble désormais obéir à des ordres simples. On répare la plateforme et on remonte au troisième étage. On explore et on trouve une tête momifiée dans un coffre. Le paladin, dans un emplacement du mur situé juste où était initialement l’armure avant qu’elle ne bouge, trouve la fameuse « épée de lumière solaire ». Comme quoi, au moins l’une des prophéties est vraie, à voir pour les autres. Mais il semble qu’il y ait un temps d’adaptation pour que le paladin puisse l’utiliser.
Au bout d’un moment, Morwen retourne dans le chariot en passant par le plancher et, pendant qu’on l’attend au rez-de-chaussée, on commence à entendre des cris de loups qui semblent se rapprocher. Nous voyons une silhouette féminine courir dans notre direction. Elle semble être en mauvaise posture, vêtements déchirés et plusieurs blessures. On se rend compte que les cris de loup viennent de derrière elle, et qu’elle est donc traquée. Fait surprenant, au lieu de se diriger vers l’entrée ouverte de la tour, elle plonge sous le chariot. Le chariot serait-il à elle ?
Mais les cris de loup se rapprochaient et la porte de la tour commença à se refermer. Sous le stress, j’envoie un message mental à Morwen, qui est encore dans le chariot, pour le prévenir que la porte se ferme. On voit bientôt Morwen et la fille sortir du chariot pour courir vers nous, mais la porte s’est complètement refermée. Morwen a été obligé de la rouvrir encore une fois. Une fois à l’intérieur, la fille blessée se présente comme « Esméralda » et explique que les loups sont à sa poursuite, car elle a attaqué leur seigneur. Elle explique aussi qu’elle n’a pas eu le dessus et qu’elle a été obligée de s’enfuir. On se prépare à combattre les loups. Le prêtre explique qu’avec les différentes torches qu’il a plantées entre la forêt et la tour, elles peuvent être utilisées pendant le combat.
Les cris de loup commencent à être très proches. Morwen lance une illusion pour faire croire que la porte est fermée. Morwen et le prêtre essayent de tuer leur chef, qui s’est transformé en humain et avait demandé qu’on leur livre Esméralda. Mais ils n’arrivent qu’à le blesser et leur cible se jette dans le lac pour éteindre les flammes qui le recouvrent. Les autres loups sont guidés par d’autres loups-garous, qui eux ne sont pas dupes de l’illusion. Les loups commencent à entrer, et c’est le corps-à-corps général. Moi, j’ai fait comme d’habitude, je me suis mis en hauteur avant que le combat ne commence. Je suis monté au troisième étage, et le paladin m’a suivi, mais je ne sais pas pourquoi.
Je voulais les attaquer à distance, mais le paladin essaie de leur balancer des gros « trucs » sans résultat. Il décide alors de redescendre au rez-de-chaussée pour aider les autres. Le combat a l’air très rude, pendant que moi, j’essaye de leur balancer des attaques magiques du troisième étage sans trop de résultats. Au bout d’un moment, le chef des loups-garous sort du lac et revient au combat. J’essaye de l’avoir avec un gros sort, mais je me plante sur ce coup-là. La tour, déjà délabrée à notre arrivée, commence à vibrer et il semble que les combats à l’intérieur aient amplifié le problème. Et ce qui devait arriver arriva : la tour commence à s’effondrer. J’ai juste eu le temps de sauter par la fenêtre et faire une foulée brumeuse pour apparaître au sol pendant que la tour s’écroulait. Mais j’ai quand même pris cher à cause des débris projetés. Les autres aussi, mais je suis soulagé de ne pas être le seul à m’en être sorti. Le paladin, par contre, est à moitié enseveli sous les débris de la tour. Mais il semble encore en vie, au moins il est coriace. Évidemment, on le dégage, on est surpris de le voir avec la fameuse épée de lumière solaire en main, et on (surtout la prêtresse) arrive à le soigner suffisamment pour qu’il reprenne conscience. Je suis content, on a tous survécu, on est tous blessés. Mais tous les loups et loups-garous sont morts, ensevelis sous les décombres de la tour. Esméralda, qui a aussi survécu, propose son chariot magique pour partir de là. Personne n’est contre.
Nous accompagnons donc Esméralda dans son chariot magique. Cela nous permet de souffler un peu et de discuter (surtout moi) avec elle. Esméralda nous apprend qu’elle est une chasseuse de monstres formée par un certain « Van Richten » et qu’elle est une vistanie. Apparemment, elle a essayé de combattre Strahd et a été obligée de fuir à cause de ses blessures. Pour le voyage, elle nous demande où nous voulons qu’elle nous dépose, elle prévoit d’aller à Valaki. On lui parle du domaine viticole et elle est d’accord pour nous déposer à l’entrée du chemin d’accès. Comme on a quelques heures de voyage, je continue la conversation. Elle nous apprend aussi qu’elle est à la recherche de son instructeur, le fameux Van Richten, et nous confie qu’il faut se méfier de certains vistanis. Il y aurait deux factions chez les vistanis : les anciens fidèles aux traditions et les espions de Strahd. Mon observation me fait penser qu’Esméralda serait aussi une lanceuse de sorts. Finalement, nous arrivons à destination et nous continuons à pied pendant qu’Esméralda part vers Valaki.
Nous marchons un peu, tout en sentant qu’on est observés. Nous arrivons en vue d’un homme mystérieux qui nous fait signe d’approcher. Je me rends compte que l’individu en question semble âgé et possède une mystérieuse aura de transmutation. Il se présente comme le patriarche du domaine viticole et nous apprend que le domaine a été envahi par des druides, que lui et une partie de sa famille en ont été chassés, et comme il commence à faire tard, il propose qu’on l’aide à veiller avec les siens pendant notre long repos, ce qu’on accepte. Moi qui pensais que l’on pourrait prendre le temps de bien se reposer une fois arrivés au domaine viticole, surtout pour le paladin… Mais bon, ce n'était pas comme si on avait beaucoup de choix.
Le lendemain, nous nous mettons donc en marche pour le domaine avec appréhension. Le domaine en lui-même est assez simple : un manoir entouré de vignobles, il semble que le patriarche et les siens fabriquent leur vin à l’intérieur du manoir. Le temps est assez maussade, ce matin, avec des zones embrumées et beaucoup d’humidité. Nous avançons sur le chemin principal du domaine et, malgré le fait que le patriarche nous avait dit la veille que la force d’invasion druidique était surtout constituée de nombreuses créatures végétales, le chemin que nous empruntons semble désert. Personnellement, je me méfie des vignes de chaque côté de notre route, idéales pour cacher des créatures végétales. Finalement, ça n’a pas manqué, une fois que nous avons parcouru plus de la moitié du chemin principal. Les créatures végétales ont commencé à apparaître de chaque côté, en trop grand nombre pour pouvoir les affronter directement. Une seule direction possible, le manoir, et nous avons couru le plus vite possible.
Le manoir était grand et les premières portes étaient verrouillées, mais nous avons réussi à en trouver une d’ouverte et sommes entrés. À première vue, l’intérieur est un assemblage de petites pièces de vie et de grandes salles contenant des cuves. Les créatures végétales ne semblent pas nous suivre à l’intérieur, du moins pour l’instant. Nous continuons à explorer le manoir. À part les nombreux corbeaux dans la plus grande pièce du rez-de-chaussée (ayant la même aura que le patriarche), rien d’intéressant. J’ai essayé de communiquer avec les corbeaux sans résultat.
Nous explorons les étages et, là, par contre, nous faisons une rencontre. En fait, c’est plutôt Jumbé qui fait une rencontre. Bien qu’il ne soit pas totalement remis de ses blessures, il commence à explorer tout seul certaines pièces et, nous qui sommes un peu en arrière, finissons par entendre un bruit ressemblant à un début de combat. Alors que nous sommes dans un couloir à l’étage, nous voyons Jumbé sortir à reculons de la pièce où il était entré seul, suivi d’une créature végétale. Dès qu’elle est apparue, Vall'Keyria et les autres l’ont attaquée à distance et l’ont détruite, la projetant hors du manoir par la fenêtre juste derrière elle. Mais elle était suivie d’une druidesse, et c’était le même tarif pour elle. Mais cette fois, je participe et la druidesse meurt.
Puis nous continuons l’exploration et arrivons au toit, ce qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble du domaine (j’avais laissé Guis à l’extérieur pour la même raison). On aperçoit plusieurs dizaines de créatures végétales et trois ou quatre druides. Celui qui possède un curieux bâton nous semble être le chef. Et bien sûr, ils encerclent le manoir. On choisit de finir l’exploration avant de chercher une solution, et la seule partie du manoir qui nous reste à explorer est le sous-sol. C’est là que les vraies difficultés ont commencé.
On s’est rapidement rendu compte que nous n’étions pas tout seuls dans les sous-sols. En plus des réserves d’alcools du domaine, il y avait un groupe de druides en train de faire quelque chose sur les réserves en question, et un combat s’est engagé. La configuration des pièces et des couloirs nous a permis de ne pas nous faire submerger comme dans les combats précédents. La configuration du combat donnait ceci :
Notre groupe dans une pièce et le groupe de druides dans la pièce adjacente.
Les principaux « bourrins » de chaque groupe tenaient l’entrée communicante des deux salles et bloquaient l’accès au groupe ennemi.
Les autres membres de chaque groupe servaient de soutien ou attaquaient à distance.
De ce fait, c’est Morwen qui s’y colle, suivi de Jumbé, face à un puissant druide. Vall'Keyria a essayé d’aller au corps-à-corps, mais il n’y avait pas assez d’espace pour ça. C’est à ce moment-là que je décide d’utiliser mon sort de zone récemment acquis. Je pensais que c’était le meilleur type de sort par rapport à la configuration des lieux. Je n'étais pas mécontent de l’efficacité de la colère des damnés, un sort qui brûle et entrave ses cibles en continu pendant une minute. Cela a aidé à nettoyer la pièce, sauf pour le puissant druide qui a été sérieusement blessé, mais restait toujours debout.
Morwen et Jumbé l’ont attaqué, mais le druide a astucieusement utilisé sa capacité de métamorphose pour récupérer de ses blessures. Il a même lancé lui aussi un sort de zone qui a touché ceux comme moi qui attaquaient à distance. On a été plusieurs à être sérieusement blessés sur ce coup-là. Mais on s’est acharné. Moi, j’ai lancé des explosions occultes sur explosions occultes, les autres ont attaqué avec tout ce qu’ils avaient et finalement, on a réussi à l’avoir à l’usure.
Il a fallu faire une pause après ça pour qu’on récupère un peu. Car à l’heure actuelle, il restait encore ceux de l’extérieur. De par ma condition de sorcier, j’ai pu récupérer mes capacités plus vite que les autres. Bon, faut dire aussi que j’ai aussi moins de « capacités » à récupérer que les autres. Puis, une fois que l’on se sentait un peu mieux, on est remonté pour décider de la suite. On avait bien trouvé quelques « bizarreries », comme un accès secret vers une caverne naturelle extrêmement froide abritant des créatures que l’on n’a pas voulu approcher. Alors, on a mis les corps des druides dedans, on a refermé et on est remonté.
Et ce qu’on a vu n’a rien fait pour nous remonter le moral. Les forces « druidiques » commençaient à se regrouper autour du manoir, le druide au bâton accompagné de 3 ou 4 autres druides, suivis de plusieurs dizaines de créatures végétales. Certains d’entre nous s’en remettaient à leur dieu pour trouver une solution, j’avoue que moi aussi, j’ai essayé.
Au bout d’un moment, Morwen a eu une idée, est-ce que sa prière a eu une réponse, mystère. Elle nous a dit que l’on pourrait grandement les affaiblir si on détruisait le bâton du druide et que ce serait notre meilleure solution.
Par contre, Morwen devait trouver un moyen de s’approcher discrètement du druide au bâton pour cela. Mais elle ne trouvait pas comment. Je lui ai alors proposé une idée. Je lui ai suggéré de profiter de la brume et de la pluie à l’extérieur pour approcher sa cible déguisée en druidesse. Le but était de détruire le bâton du druide et de prendre la fuite.
Morwen a réussi à s’approcher de sa cible grâce à son déguisement. Mais les créatures végétales, utilisant d’autres sens que les autres druides, ont commencé à converger vers elle. Elle a alors choisi de tout risquer et de foncer. Elle a réussi à s’approcher suffisamment pour utiliser ses pouvoirs particuliers, s’approprier le bâton et le détruire. Cette destruction a eu pour effet de faire disparaître instantanément toutes les créatures végétales présentes.
Nous avons alors voulu profiter de la situation pour fuir, car face aux druides restants, nous ne nous sentions pas de taille. Nous avons commencé à courir, mais cela n’a pas suffi. Nous avons commencé à subir des attaques magiques, surtout moi, et j’ai commencé à désespérer.
C’est alors qu’un événement inattendu s’est produit : plusieurs corbeaux ont débarqué, se sont transformés en personnes armées et ont commencé à attaquer certains druides. La surprise passée, notre moral est remonté, car avec de l’aide, nous avions une chance. Au lieu de fuir, nous avons commencé à combattre. Malheureusement, pendant ce combat, c’est moi qui ai pris le plus cher. Tout ce dont je me souviens ensuite, c’est qu’on m’a aidé à reprendre conscience et en partie soigné.
Mais nous étions tous vivants, blessés, mais vivants. Mes compagnons avaient donc remporté ce combat avec l’aide des gens du domaine.
Quand le patriarche nous a fait le bilan des derniers événements, nous avons quelque peu déchanté. Il nous a expliqué que leur domaine était condamné. En effet, ils possédaient à l’origine trois pierres magiques utilisées dans leur vignoble pour « fertiliser » les terres malgré leur caractère « maudit », leur permettant ainsi de produire trois types de vin. Mais au fil du temps, les deux premières pierres ont disparu ou ont été volées. Il ne restait que la troisième, que les druides ont volée de force. Sans elles, le domaine ne peut plus produire de vin.
Pour nous remercier de les avoir aidés, le patriarche a proposé de partager des informations, et il semblait très informé. Nous apprendrons plus tard que lui et les siens font partie d’une organisation secrète appelée « la société de la plume ». Nous lui avons posé des questions en rapport avec « nos » prophéties et avons obtenu certaines réponses, notamment sur le « repaire des loups-garous ». Nous avons même obtenu des informations sur Van Richten, la personne qu’Esméralda recherche.
On s’est dit alors, moi et mes camarades, qu’on pouvait peut-être recueillir des informations des druides morts. Je voulais proposer au patriarche de conserver les corps des druides le temps d’obtenir le sort de « communication avec les morts ». Mais la prêtresse nous a alors dit qu’elle avait accès à ce sort et qu’elle pouvait en lancer plusieurs avant de faire un repos long.
Donc, on s’est lancé. On a pris le temps de choisir les questions et de déterminer l’ordre des cadavres de druides à interroger. Nous avons d’abord orienté nos questions sur l’emplacement de la pierre magique volée par les druides, et les réponses se sont révélées très intéressantes.
Une question que je pensais mineure a été posée et a tout changé : « Attendez-vous à des renforts ? » Lorsque le cadavre interrogé a répondu « oui », nous avons immédiatement réorienté nos questions. Grâce aux différentes réponses obtenues, nous avons appris que les druides préparaient un puissant rituel pour invoquer la plus grande et puissante créature végétale jamais invoquée. Le rituel devait se terminer dans deux lunes (deux nuits) et la participation de « Strahd » était attendue. Nous avons également découvert trois manières potentielles d’empêcher l’accomplissement du rituel.
Les gens du domaine viticole étaient à nouveau en danger. Comme le patriarche avait assisté à nos questions, il était très inquiet. Moi qui avais vu qu’il y avait des familles avec des enfants, je voulais faire quelque chose.
Quand certains d’entre nous ont proposé d’aller aux « Collines D’Antan », j’ai immédiatement rejoint la majorité du groupe, qui était d’accord pour saboter le rituel en question. Nous avons commencé à discuter du « comment ». Certains d’entre nous ont demandé au patriarche s’il disposait d’un moyen de transport, comme une carriole ou une charrette. Comme il faudra que nous récupérions au maximum cette nuit, cela nous laissera une seule journée pour résoudre le problème du rituel. Il nous faut donc un moyen de déplacement assez rapide.
Le patriarche nous dit alors qu’il s’est arrangé pour qu’une personne dévie de son trajet vers Valaki et vienne nous prendre. J’avais une petite idée sur l’identité de cette personne. J’aurais dû parier, car après un certain temps, un chariot tiré par des chevaux « spectraux » bien connus est arrivé. Quand je parle d’un certain temps, je veux dire plusieurs heures. On a comblé ce vide avec un petit jeu du type « j’y vais ou je n’y vais pas » et en essayant de mettre en place une stratégie pour la Colline d’Antan, ce qui s’est révélé être une totale perte de temps.
Mais revenons à notre Vistani « préféré » : Esmeralda nous explique qu’elle a eu du retard parce qu’elle a intercepté un transport « Vistani » louche. J’ai tout de suite pensé aux Vistanis vendus à Strahd. Elle a fait trois prisonniers qu’elle voulait interroger. Les prisonniers ont été emmenés à la cave du manoir pour un interrogatoire auquel nous avons « joyeusement » participé. Quand je dis « joyeusement », je veux dire que nous n’avons pas eu besoin de recourir à l’intimidation ou à d’autres méthodes de coercition. Entre la zone de vérité de la prêtresse et ma détection des pensées, l’interrogatoire a été rapidement conclu.
Nous avons appris que l’une des « invitées » appelée « Amanda Peine » était en fait une victime des deux autres et qu’elle n’était pas une Vistani. Elle serait la seule rescapée d’une famille noble de l’autre côté du mur de fumée (fascinant) et elle serait à la poursuite de l’auteur du massacre, qui serait aussi responsable de sa transformation en « damphir ». Elle serait devenue mage de sang pour accomplir sa vengeance. Mais elle aurait gardé un peu de bonté, car elle utilise ses connaissances et une partie de ses pouvoirs pour soigner les innocents. Cela la rend tout à coup très intéressante.
Il semble qu’elle ait été dupée et capturée par les deux Vistanis prisonniers, qui, eux, ont fait cela pour l’argent. Ils devaient la livrer au château de Strahd... quelle surprise (c’était ironique).
Heureusement qu’Esmeralda passait par là. J’ai laissé les « chasseurs de monstres » décider du sort des deux Vistanis, puis nous sommes sortis pour discuter avec Amanda et Esmeralda. Nous leur avons parlé de notre projet de saboter le rituel des druides. Je savais qu’Esmeralda était d’accord pour nous emmener au repaire des druides, c’était l’accord passé avec le patriarche. Mais dès que la présence de Strahd a été mentionnée, elle a immédiatement accepté de participer, tant qu’elle avait une chance de l’affronter. Amanda a, elle aussi, accepté sans hésitation, et j’ai été soulagé que le groupe bénéficie d’un peu plus de puissance magique pour cette mission.
D’un commun accord, nous avons décidé de partir le lendemain matin pour la Colline d’Antan. Il ne restait plus qu’à patienter jusqu’à la fin de la journée. J’ai profité de ce temps « libre » pour solliciter le patriarche afin de compléter ma carte. Il m’a donné de précieuses informations sur des sites que je ne connaissais pas. Je sais que la prêtresse a été occupée à purifier les réserves de vin, que les druides avaient empoisonnées. Pour les autres, je ne sais plus vraiment ce qu’ils ont fait, mais je suppose qu’ils se sont préparés pour le lendemain.
Enfin, la soirée est arrivée, et avec elle, un repos bien mérité.
Au réveil, je me sentais mieux, je n’avais pas récupéré entièrement. Mais ma fatigue avait beaucoup diminué. Comme prévu, nous nous sommes dépêchés de partir vers le repaire des druides avec le chariot magique d’Esmeralda. Évidemment, on n’allait pas entrer dans le camp des druides avec le chariot. On s’est arrêté à une certaine distance, peut-être une heure de marche ou deux. Et on s’est rapproché par la forêt, on a une elfe ranger dans le groupe, autant que ça serve. Donc, on s’est approché de la colline d’Antan en longeant la lisière de la forêt entourant le repaire des druides. Esmeralda s’est séparée du groupe, elle voulait préparer des pièges pour Strahd. On a continué sans elle. À un moment donné, Morwen est montée sur un arbre. Apparemment, elle avait repéré quelque chose et elle est redescendue avec un anneau gravé qui ne semble pas être magique. Par contre, j’ai repéré une nouvelle petite aura magique sur elle. Elle ne semble pas vouloir partager cette information avec le groupe, donc j’ai fait pareil pour l’instant.
On est arrivé en vue de la colline. C’est quand même une curieuse installation, deux murs de pierre en forme de demi-cercle (peut-être en rapport avec la lune), une statue de branchage de 10 m de haut (vague ressemblance avec Strahd, future écharde hivernale ?), beaucoup de tumulus et de dolmens. Un arbre gigantesque est aux abords du mur de fumée (qui semble servir de frontière à la Barovie). En observant un peu plus l’arbre en question, on s’aperçoit qu’il est encore plus gros qu’on le pensait. Si c’est l’arbre de Gulthias, alors une épée ne suffira pas à le détruire, même si elle est de lumière solaire.
Premier problème, on ne voit personne dans le camp des druides, cela pue le piège. Il y a aussi un corbeau (du genre qu’on connaît) qui nous parle (une fois transformé), il nous dit qu’un de ses collègues s’est approché du centre et a reçu une décharge de foudre. Il y aurait un piège magique contre les créatures volantes. On tergiverse un peu le temps de voir si quelque chose bouge et on décide de s’approcher « discrètement » (mais je pense qu’on est attendu), mais surtout prudemment. On essaye d’utiliser les obstacles présents pour avancer avec un minimum d’abri, tumulus, dolmen, etc.
On arrive finalement au bord de l’un des murs en demi-cercle et là, deuxième problème. Morwen repère des individus habilement camouflés, ils étaient recouverts de peinture couleur pierre et adossés aux murs. Elle en repère une dizaine. Plus le choix, il faut se préparer et attaquer les premiers. Cette fois, on met un peu de stratégie dans le combat. Car il semblerait que le groupe d’individus qui nous attend soit composé de druides et de guerriers. Donc, on se met d’accord pour les attaquer de loin, laisser les guerriers arriver au corps-à-corps pour garder un abri grâce au mur contre les sorts des druides tout en essayant de les avoir à distance.
Et le combat commence. Je commence par une explosion occulte sur l’un des druides, puis je lance ensuite un sort d’image miroir sur moi-même. Les ennemis, une fois repérés, attaquent. Les guerriers foncent au corps-à-corps et les druides avancent plus prudemment, tout en essayant de nous lancer des sorts avec plus ou moins de succès. Le fait d’attaquer en prenant les abords d’un mur pour abri nous permet d’être plus difficiles à cibler. Par exemple, malgré mon sort de protection, je sortais de l’abri du mur pour lancer une explosion occulte puis je retournais derrière le mur.
À noter que Morwen a essayé de faire léviter l’un des guerriers pour qu’il se prenne la foudre par le piège magique en place. Mais cela ne marche pas pendant un temps, du moins jusqu’à ce qu’il soit décalé sur le côté. Il semble que la zone piégée soit liée aux murs en demi-cercle.
Jumbé va au corps-à-corps comme d’habitude. Mais comme lui aussi n’a pas entièrement récupéré, il prend des dégâts de toutes parts et il continue à tenir debout (pas mal). Vall'Keyria fait une grande partie du combat à distance avec un certain succès, bien que sa spécialité soit aussi le corps-à-corps. Mais comme d’habitude, elle a rarement la place pour être au « CAC » face aux deux furieux que sont Jumbé et Morwen. La prêtresse fait ce qu’elle peut et c’est déjà pas mal. Entre ses soins et sa « célèbre » poêle sacrée volante, elle a de quoi faire.
Au bout d’un moment, Amanda profite que certains druides et guerriers se soient regroupés pour attaquer avec une boule de feu de belle taille et « nettoyer cette petite zone ». J’ai compris pourquoi elle se fait appeler « mage de sang » : elle semble se blesser volontairement pour lancer de puissants sorts. En restant concentrés et à peu près calmes, on parvient à terminer ce combat sans dommages graves. Ce qui est, pour une fois, à notre avantage. Mais ce n’est que le matin, le début de cette journée. Quelque chose me dit que cette journée risque d’être très longue.
Pendant que l’on examine les alentours, Morwen repère quelque chose dans la statue de bois et utilise ses pouvoirs particuliers pour le récupérer. Il semble que ce soit la pierre magique volée par les druides, une chance pourvu que cela dure. Cela explique ce que les druides voulaient en faire, car on pense que la gigantesque statue de bois fait partie du rituel d’invocation.
Il va falloir brûler cette statue de bois, mais seulement au moment de partir. Ce qui devrait arriver rapidement avant que d’autres druides ne rappliquent. Mais juste avant cela, Vall'Keyria nous dit qu’elle ressent un appel qui vient d’un cairn tout près. Plus on s’approche, plus Vall'Keyria ressent cet appel, et on arrive devant l’un des cairns.
On commence à ouvrir un passage vers l’intérieur en enlevant les pierres de l’édifice. Au bout d’un moment, je perçois une aura magique sous la forme d’un long bâton et finalement, on découvre une lance de très bonne facture et très magique. On la prend et on l’étudiera plus tard. J’ai pris soin de récupérer le crâne du porteur de la lance pour cela.
Comme on est prêt à partir, on met le feu à la statue en bois et on se dépêche de rejoindre Esmeralda. Une fois rejointe, Morwen la convainc de partir et de remettre à plus tard son piège pour Strahd, mais il faut ramasser le matériel de piège. Puis on part rapidement, car avec la fumée, d’autres druides vont rappliquer.
Je savais qu’une grosse tuile allait nous tomber dessus aujourd’hui. On avait à peine commencé notre périple qu’on aperçoit un convoi arrivant de la direction opposée, et pas n’importe quel convoi. Juste le seigneur vampire sur un cheval aux sabots enflammés, accompagné d’une escorte de loups...
Pendant que l’on examine les alentours, Morwen a repéré quelque chose dans la statue de bois et utilise ses pouvoirs particuliers pour le récupérer. Il semble que ce soit la pierre magique volée par les druides, une chance pourvu que cela dure. Cela explique ce que les druides voulaient en faire, car on pense que la gigantesque statue de bois fait partie du rituel d’invocation.
Il va falloir brûler cette statue de bois, mais seulement au moment de partir. Ce qui devrait arriver rapidement avant que d’autres druides ne rappliquent. Mais juste avant cela, Vall'Keyria nous dit qu’elle ressent un appel qui vient d’un cairn tout près. Plus on s’approche, plus Vall'Keyria ressent cet appel, et on arrive devant l’un des cairns.
On commence à ouvrir un passage vers l’intérieur en enlevant les pierres de l’édifice. Au bout d’un moment, je perçois une aura magique sous la forme d’un long bâton et finalement, on découvre une lance de très bonne facture et très magique. On la prend et on l’étudiera plus tard. J’ai pris soin de récupérer le crâne du porteur de la lance pour cela.
Comme on est prêt à partir, on met le feu à la statue en bois et on se dépêche de rejoindre Esmeralda. Une fois rejointe, Morwen la convainc de partir et de remettre à plus tard son piège pour Strahd, mais il faut ramasser le matériel de piège. Puis on part rapidement, car avec la fumée, d’autres druides vont rappliquer.
Je savais qu’une grosse tuile allait nous tomber dessus aujourd’hui. On avait à peine commencé notre périple qu’on aperçoit un convoi arrivant de la direction opposée, et pas n’importe quel convoi. Juste le seigneur vampire sur un cheval aux sabots enflammés, accompagné d’une escorte de loups-garous.
On s’est tous figés pendant quelques secondes, ils nous avaient clairement repérés. Aucun chemin de fuite et aucune chance en affrontement direct à notre niveau, on était bien coincés. Comme dirait un ancien compagnon de voyage, « ça sent le sapin ».
Là, la seule chose qu’on a pu faire, c’est se coller sur le côté de la route et prier le temps que le petit convoi passe. Morwen s’est proposée pour être la conductrice, car Esmeralda avait déjà croisé le seigneur vampire.
Et à ce moment-là, la situation a empiré un peu plus. En effet, quand Strahd est passé devant le chariot, il s’est arrêté et nous a dit :
« - Vous avez de la chance que je sois attendu pour une importante cérémonie, sinon je me serais amusé avec vous. Mais ce n’est pas comme si vous étiez difficiles à trouver, nous aurons bientôt une nouvelle occasion. »
Puis il est parti avec son escorte.
Là, j’ai pensé à la statue de bois en train de brûler et je me suis dit qu’il fallait rapidement aller au domaine. Là, on aurait une petite chance. Car c'est sûr, il va nous poursuivre, lui ou ses loups-garous, ou les deux. Les autres devaient penser à peu près la même chose, parce qu’on est rapidement partis vers le domaine viticole.
Une fois arrivés, il y a eu un premier problème. Il n’y avait aucun endroit pour cacher le chariot magique, leur hangar était occupé par leur propre chariot. Il a fallu le laisser devant le manoir. On est rapidement allé voir le patriarche et on lui a expliqué la situation. Le bon côté, c'était qu’on lui apportait la pierre magique qui leur avait été volée. Le mauvais côté était qu’une meute de loups-garous allait arriver à leur porte, probablement avec Strahd à leur tête. Le patriarche a pris immédiatement des mesures, pour avant tout protéger les siens. Bref, on s’est tous calfeutrés dans le manoir.
Et c’était bien vu, car peu de temps après, Strahd et ses suivants sont arrivés. Il s’est mis à frapper à la porte tout en demandant qu’on le fasse entrer. Morwen a essayé de « noyer le poisson » sans trop de réussite. Vu que le chariot magique était laissé devant le manoir, Strahd a demandé si on avait laissé le joyau magique dedans, et avant qu’on ne trouve une réponse adéquate, il a demandé à ses loups-garous de fouiller le chariot.
Et comme le chariot était aussi piégé au feu grégeois, il y eut une énorme explosion. Les fenêtres du rez-de-chaussée du manoir, proches du chariot magique, ont volé en éclats. Et à part un ou deux rescapés fuyant, les loups-garous venus avec Strahd ont été tués sur le coup. Mais Strahd nous a dit alors qu’il s’en souviendrait et il est parti.
Je pense qu’il y a quelque chose de mystérieux dans la puissance de Strahd.
Mais bon, c’est l’heure du bilan. On a ramené la pierre magique volée par les druides aux véritables propriétaires, et c’est cool. On a attiré le ressentiment de Strahd sur nous, on commence à avoir l’habitude. On a peut-être attiré le ressentiment de Strahd sur la population du domaine viticole, c’est moins cool et malheureusement inévitable dans la situation actuelle. Esméralda a perdu son chariot magique dans l’explosion, elle a l’air de le prendre pas trop mal. Cela lui aura au moins appris qu’elle n’a pas encore le niveau pour affronter Strahd directement.
On passe le reste de la journée à aider pour réparer les dégâts de l’explosion. Morwen propose d’identifier la lance mystérieuse que l’on a ramenée du cairn. Elle a besoin d’une perle précieuse comme composante matérielle et comme cette perle ne disparaît pas avec le sort, le patriarche propose d’en prêter une. Morwen lance le sort « d’analyse » sur la lance et on apprend que c’est une lance +2 avec des capacités de « berserk » et elle semble liée à la nature. Ce qui explique pourquoi notre rôdeuse a été la seule à sentir sa présence. On pense que cette lance a appartenu à un barbare.
On se prépare aussi pour la nuit, au cas où Strahd essaierait ou enverrait quelque chose. La nuit arrivant, on commence à effectuer des tours de garde. Lors de ma ronde, la seule chose qui attire mon attention est une petite poupée par terre.
Le matin, on apprend qu’un enfant a disparu et tout de suite, je me rappelle de la poupée. J’en fais part au groupe. On cherche des traces de ce qui aurait pu se passer. Morwen essaie même un rituel magique, mais elle nous dit qu’il n’est plus possible de le retrouver. Après avoir fouillé le manoir en vain, on fait part de notre échec au patriarche. Il est très secoué, mais il pense que c’est une vengeance de Strahd pour les punir. Personnellement, cette défaite est assez amère, mais je n’ai pas le choix, il faut avancer. La mort dans l’âme, on prépare le retour vers Valaki. On a un chariot plein de vin à amener à un certain aubergiste. Évidemment, Esméralda nous accompagne, au moins jusqu’à Valaki.
Un nouveau problème se présente, ils n’ont plus de monture pour leur chariot et on ne peut pas invoquer des chevaux-esprits comme pour le chariot magique d’Esméralda. Jumbé propose sa monture, mais avec le poids du chargement plus les membres du groupe, elle ne tiendra jamais jusqu’à Valaki et il faut arriver avant la nuit pour ne pas être bloqué par les grilles fermées. La prêtresse propose de « booster » la monture du paladin, et elle peut le faire plusieurs fois. Du coup, cela devient intéressant, on adopte ce plan et direction Valaki. Mais avant de partir, je demande au patriarche s’il connaît un monastère encore actif dans la région.
Il me parle d’un monastère situé dans la ville de Krezk. Puis nous partons et le voyage se passe tranquillement (pour une fois). Nous croisons un groupe de paysans qui voyagent en direction de Krezk. Avec ma vision occulte, je les identifie comme des garous. Mais ils n’ont pas l’air hostiles, alors on les laisse tranquilles. Mais malgré la monture particulière du paladin et les sorts d’améliorations de la prêtresse, la grille à l’entrée de Valaki est fermée quand on arrive, et évidemment les gardes en place ne nous connaissent pas. Comme ils ne veulent pas nous ouvrir, Morwen puis Amanda essaient de négocier sans grand succès. J’aurais pu négocier tout de suite, mais j’ai eu un trou de mémoire. Je ne me rappelais plus du nom du bourgmestre. Dès que ce fut le cas, j’ai pu convaincre les gardes de nous laisser entrer, et nous nous sommes dirigés directement chez l’aubergiste après avoir dit au revoir à Esméralda. Je pense qu’on la reverra bientôt. Une fois arrivés, nous avons pu faire le point avec lui et être payés. Nous avons enfin pu terminer cette mission. On m’aurait dit avant de commencer cette mission toutes les complications qui allaient nous tomber dessus juste pour une livraison de vin… Qu’est-ce que cela va être pour la suite ?
Bon, pour l’instant, on va profiter d’une bonne nuit de repos à l’auberge. Du moins, c’est ce que j’espérais. J’ai été soulagé de constater que le frère et la sœur allaient bien. Quand on les a revus dans leur chambre d’auberge, ils nous ont expliqué qu’ils s’étaient enfermés dans leur chambre parce qu’ils se sentaient observés depuis notre départ. De ce fait, on leur propose de les escorter jusqu’au monastère à Krezk. Il va falloir qu’on s’organise demain. Mais avant tout, on a besoin d’une bonne nuit de sommeil. Mais le fait que la sœur et son frère aient mentionné une surveillance nous fait un peu réfléchir. Morwen demande à son familier de surveiller l’extérieur de notre fenêtre de chambre en cas de tentative d’intrusion. J’aurais pu (j’aurais dû) faire de même avec Guis pour l’intérieur, comme on a pris une chambre pour le groupe, mais j’étais trop fatigué pour réfléchir clairement.
La nuit commence tranquillement, jusqu’à ce que Jumbé nous réveille. Il dit qu’il a fait un rêve sur une présence mystérieuse qui était à l’intérieur de notre chambre et que ce rêve lui donnait un tel sentiment d’urgence qu’il l’a réveillé. J’avoue qu’à ce moment-là, j’ai eu un doute sur sa santé mentale, et je parie que ce doute était partagé par le reste du groupe. Puis, il y a eu un déclic : la prêtresse n’était plus là. En voyant ça, Jumbé nous dit que, dans son rêve, la présence mystérieuse était juste debout entre le lit de Morwen et celui de la prêtresse. On fouille la pièce à la recherche du moindre indice, car la porte est toujours verrouillée de l’intérieur. La ressemblance entre cette disparition et celle de l’enfant du domaine, je pense, nous frappe tous. Au bout d’un moment, on doit admettre qu’on n’a rien trouvé. Puis, je vois Morwen regarder à l’ouverture de son sac magique. Et là, il se passe quelque chose dont aucun de nous ne se serait jamais douté.
Un bras difforme et griffu sort de l’ouverture du sac magique qu’il tient en main. Bref, Morwen a le bon réflexe. Elle jette immédiatement le sac à l’autre bout de la pièce. Et là, le reste de la créature suit le bras en question et nous apparaît dans sa globalité. C’est une créature de taille humanoïde à l’aspect déformé. Il semble qu’elle ait la capacité de modifier sa forme pour pouvoir passer par de minuscules ouvertures et, comme la disparition de la prêtresse n’a laissé aucune trace, il semble qu’elle puisse faire la même chose avec ses victimes. Si les victimes de cette créature finissent dans le sac magique (sans fond), c'est normal qu’on ne les retrouve jamais. Un combat commence et, malgré l’utilisation d’étonnantes capacités (l’apparition de nombreux sacs magiques qui servent d’ouvertures dimensionnelles pour attaquer ses ennemis), le nombre fait que la créature est vite submergée. Vall'Keyria lui donne le coup de grâce et la créature se désagrège à nos pieds. Il semble que nous ayons tué la créature responsable de la disparition de l’enfant du domaine. C’est dommage qu’il ait fallu la disparition de la prêtresse pour ça. Maintenant, il va falloir qu’on gère la situation. Moi qui voulais simplement une bonne nuit de repos... ce ne sera pas pour cette nuit.
Plus tard, on est réveillés par l’aubergiste pour assister au « fameux » festival du bourgmestre « obligatoire ». Notre journée commence sous la pluie, à regarder le bourgmestre essayer d’allumer un soleil en osier de 3 mètres de diamètre, sans succès. Un garde en place a le malheur de glousser à ce moment-là. Il finit enchaîné et attaché à l’arrière du cheval du bourgmestre. Pendant ce temps, un bruit étrange attire notre attention. Ce bruit, ressemblant à un cri animal, vient d’une assez grande distance, car seulement Morwen et moi arrivons à l’entendre. Curieux, je me déplace vers l’origine du cri tout en envoyant Guis en reconnaissance. Apparemment, Morwen a la même intention que moi et, étant plus rapide que moi, elle me précède rapidement. Rapidement aussi, Guis m’envoie des images étonnantes. Ces images montrent une roulotte avec une porte explosée, deux individus habillés comme des nobles qui courent dans la direction opposée d’un animal ressemblant à un gros chat orange avec des rayures. À vue de nez, cela ressemble fortement à un tigre. Qu’est-ce qu’un tigre ferait dans le coin ? Cette question me rend tout de suite curieux. Je demande à Guis de jeter un coup d’œil à l’intérieur de la roulotte en question. Il est clair que l’intérieur de cette roulotte est aménagé pour un animal. Ensuite, je demande à Guis de suivre les deux « nobles » qui s’éloignent. Guis les suit jusqu’à ce qu’ils rejoignent la foule du festival, j’aurai au moins une image assez nette de ces deux individus si j’ai besoin de les identifier. Puis je renvoie Guis chercher l’animal en fuite. Pendant ce temps, Morwen et moi arrivons sur les lieux. Mais Guis a trouvé le tigre, ainsi que des gardes qui ne savent pas trop comment réagir. Morwen convainc les gardes de s’écarter pour la laisser intervenir. Puis elle « neutralise » le tigre effrayé avec un sort hypnotique et ensuite l’entrave avec des cordes. On reconnaît là les compétences d’une chasseuse de monstres. Avec la pluie abondante, on n’a pas reconnu tout de suite l’individu qui s’est approché à ce moment-là. Il n’avait pas l’air hostile. Une fois qu’il a retiré sa capuche, on a reconnu le barde qui présentait le festival. Il s’est présenté comme le propriétaire du tigre, semblait regretter la fuite du tigre ainsi que la peur engendrée. Mais il ne comprenait pas comment le tigre s’était échappé. Je lui ai parlé des deux individus qui étaient présents lors de la sortie du tigre et je lui ai aussi donné une description assez précise de ces personnes. Le barde les a tout de suite identifiés comme étant les frères « Waitcher », des nobles du coin et des fauteurs de troubles, selon lui. Puis le barde nous a dit qu’il souhaitait reprendre son tigre. Je lui ai parlé des gardes qui étaient au courant pour la roulotte et qu’ils allaient revenir. Le barde a parlé d’aller se réfugier dans une vieille tour de mage. Je lui ai dit que, s’il s’agissait de celle à côté du lac, elle s’était effondrée récemment à cause de loups-garous (sans donner plus de détails). Il a juste dit qu’il trouverait un autre endroit pour se faire oublier et il est parti avec son tigre. Peu après, les gardes sont revenus avec l’assistant du bourgmestre. On lui a expliqué la situation en précisant qu’on n’avait pas l’autorité pour retenir le propriétaire du tigre, et on est partis.
Une fois rentrés à l’auberge, on s’est réunis avec le frère et la sœur pour préparer notre voyage à Krezk. Tout d’abord, je propose aux autres de rester très discrets sur ce voyage et surtout sur la participation du frère et de la sœur à ce voyage. Puis on parle de la préparation, notamment du matériel dont on aurait besoin. Qui dit achat, dit monnaie. Je propose un pot commun pour financer ces achats et pour inciter mes camarades à partager leurs ressources. J’annonce que je mets une partie importante de mes ressources personnelles, soit 300 po. Les autres ont l’air interloqués par cette somme, mais ils donnent une partie de leurs pièces d’or, ce qui fait une somme correcte pour la suite.
Ensuite, on se fait une liste de ce qu’il nous faut pour ce voyage :
Renseignements sur Krezk
Perle de valeur (composante de sort)
Chariot (bâché) / monture
Armes argentées (si besoin) ?
Herbes et potions (de soin)
Pyrotechnie (feu grégeois)
J’ai proposé, comme on était encore le matin, de s’organiser en petits groupes, de se répartir les tâches et surtout de se renseigner d’abord (prix, quantité, disponibilité) ce matin-là, puis de faire le point pour savoir ce que l’on va acheter dans l’après-midi.
- Moi, Morwen et Amanda, on s’occupe des renseignements, de la perle, du feu grégeois et des herbes.
- Vall'Keyria va voir du côté des chariots et des armes en argent.
- Jumbé se charge du frère et de la sœur. Il va les entraîner à l’épée.
La matinée se passe et chacun s’occupe de ses tâches. Pour résumer, on a une discussion avec l’aubergiste en privé concernant Krezk, mais il n’a pas les réponses à nos questions. Puis, on va voir le bijoutier du coin, lui aussi n’est pas en mesure de nous procurer une perle de valeur. Il nous conseille d’aller voir les familles nobles. Après réflexion, on pense que la femme du bourgmestre est plus diamant que perle, ce qui nous oriente vers une autre famille noble, les Waitcher, la seconde famille noble de la ville. On a plus de chance avec l’herboriste. Puis vient le « marchand de jouets », le fournisseur de « pyrotechnie » d’Esmeralda. Une fois à l’intérieur, le contenu est tout aussi gothique qu'horrifique. Morwen discute « pyrotechnie » avec le vendeur et Amanda et moi faisons le tour du magasin. Bien que les jouets présents soient tous d’un goût douteux, une poupée attire notre attention en particulier. C’est une poupée qui ressemble énormément à la sœur que l’on doit escorter. Du coup, une fois que Morwen a fini de discuter, on interroge le vendeur, qui est réticent à nous répondre jusqu’à ce qu’on ajoute un supplément de pièce d’or à notre commande (ainsi que la promesse de garder cette information pour nous). On apprend que cette poupée est une commande particulière de l’adjoint du bourgmestre. On garde cette information de côté pour en parler plus tard. Finalement, Morwen, Amanda et moi retournons à l’auberge pour partager nos informations avec les autres.
Une fois rentrés et après délibération, nous optons pour un chariot bâché avec 2 montures, 2 lots d’herbes pour faire des potions de soins et 5 flacons de feu grégeois. On ira chercher le chariot demain matin. Amanda demande si elle pourrait consulter des ouvrages sur les plantes pour améliorer son travail sur les potions. Vall'Keyria est aussi intéressée. Elle pense qu’une meilleure connaissance des plantes et des lieux où on pourrait en trouver permettrait de récupérer des composants gratuits pour des potions. C’est une bonne idée. La seule source de savoir à notre connaissance est la bibliothèque du bourgmestre. Comme c’est moi la meilleure chance d’accéder à cette bibliothèque, c’est moi qui me charge d’accompagner Amanda et Vall'Keyria chez le bourgmestre.
Chez le bourgmestre, cela se passe plutôt bien. Après une petite discussion avec lui, on accède à la bibliothèque et on se met à chercher dans les livres. Amanda et Vall'Keyria trouvent ce qu’elles cherchaient rapidement. Puis Amanda a une idée particulière. Comme l’entrée de la bibliothèque est en face de la porte de la chambre de l’inquiétant adjoint du bourgmestre, elle décide d’user de magie pour entrer et chercher des informations qui pourraient nous être utiles. Évidemment, on vérifie que l’adjoint n’est pas présent et on fait le guet. L’opération se passe sans encombre. Apparemment, Amanda a trouvé des informations choquantes, vu qu’elle a traité l’adjoint de « grand malade ». Puis on remercie le bourgmestre (diplomatie oblige) et on rentre à l’auberge.
Une fois dans nos chambres, nous assistons à une curieuse scène. Attirés par le bruit, nous sortons de notre chambre pour observer une discussion animée entre l’aubergiste et l’adjoint du bourgmestre. Le sujet de cette discussion semble être le barde Rictavio (le propriétaire du tigre). L’adjoint veut fouiller la chambre du barde et l’aubergiste s’y oppose, car Rictavio a déjà quitté l’auberge. Morwen s’en mêle et convainc l’adjoint du bourgmestre de lâcher l’affaire. Mais c’est surtout pour avoir le champ libre pour fouiller la chambre de Rictavio. Elle nous explique qu’elle pense que le barde est en fait « Van Richten » et qu’elle espère trouver des indices pour le retrouver. Donc, on fouille la chambre de Rictavio et après quelques minutes, on se rend compte que tout l’intérieur de cette chambre est fait pour tromper la ou les personnes qui fouilleront cette chambre. C’est une habile désinformation. On retourne dans notre chambre.
Morwen nous apprend ensuite que pendant qu’on allait rendre visite au bourgmestre et que Jumbé veillait sur nos protégés, elle s’est approchée du manoir des « Watcher », histoire de faire une petite reconnaissance. Mais pendant que Morwen examinait les lieux, elle a été approchée par un individu au style très « mercenaire » qui a commencé à discuter avec elle. Puis il lui a donné une invitation « officielle » de la part de la famille Watcher.